Eva Wissenz
  • Accueil
  • Blog
  • Livres
  • Podcasts
  • Presse
  • A Propos
  • Contact
  • Instagram Linkedin Mastodon

Aux arbres - Victor Hugo

Dimanche 11 septembre 2011, par Eva Wissenz

Aux arbres

Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme !
Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
Vous me connaissez, vous ! - vous m’avez vu souvent,
Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,
Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.
La contemplation m’emplit le cœur d’amour.

Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
Et du même regard poursuivre en même temps,
Pensif, le front baissé, l’oeil dans l’herbe profonde,
L’étude d’un atome et l’étude du monde.

Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu !
Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,
Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,
Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,
Vous savez que je suis calme et pur comme vous.

Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s’élance,
Et je suis plein d’oubli comme vous de silence !
La haine sur mon nom répand en vain son fiel ;
Toujours, - je vous atteste, ô bois aimés du ciel ! -
J’ai chassé loin de moi toute pensée amère,
Et mon cœur est encore tel que le fit ma mère !

Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
Je vous aime, et vous, lierre au seuil des autres sourds,
Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,
Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives !
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime !
Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,
Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,
Forêt ! c’est dans votre ombre et dans votre mystère,
C’est sous votre branchage auguste et solitaire,
Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,
Et que je veux dormir quand je m’endormirai.

Victor Hugo


Pensées, fragments, poèmes et courage... continuons à partager

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?


Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Le grand feu

Je suis partie quelques jours et il me fallait un livre court, léger, je ne pouvais pas emporter celui que j’ai commencé récemment. Sur la première image, c’est l’église de San Nicolò dei Mendicoli que j’aime très particulièrement, qui n’a rien à voir avec celle de San Giovanni in Bragora, où se (…)

Lire la suite

Engaged Buddhist

I listened to the discussion held today at the Faculty of Theology of the Univeristy of Helsinki about "Engaged Buddhist responses to the climate crisis - Negotiations among Western Buddhist climate activists". Since I am often considered an activist using impact entrepreneurship to reach my (…)

Lire la suite

Le buveur de brume

Il y a des cycles, c’est comme tout. Je n’achetais plus de livres, j’en ai une pile conséquente en retard. Et puis, le goût de la lecture m’avait quittée. Je crois que c’est à cause de ce qu’il a dit sur la colère dans l’entretien avec Les Lueurs, puisqu’il m’a fallu tout ce temps pour parvenir (…)

Lire la suite

Les raisons d’un abandon

Pour avancer, il faut dégager la route, tout passer au tamis. Y compris le respect. Y compris la culture. Y compris les monuments. Je l’ai donc laissé dans une bibliothèque. Dans le placard qui fonctionne comme une boîte à livres , où l’on peut abandonner des livres à une autre vie que la (…)

Lire la suite

Home Flux RSS Login