Eva Wissenz
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Amélioration génétique ou perte de biodiversité ?

Jeudi 22 novembre 2012, par Eva Wissenz

"Avant la Seconde Guerre mondiale, la France cultivait 600 variétés de blé tendre ; aujourd’hui, nous n’en cultivons que quelques dizaines, et une vingtaines d’entre elles occupent plus de la moitié des superficies consacrées à cette céréale. Hier, on élevait des dizaines de races bovines en France ; aujourd’hui, 80% du cheptel bovin laitier français est issu de seulement 3 races : la prim’Holstein, la normande et la montbéliarde ; et la consanguinité ne cesse de s’accroître au sein des troupeaux. La situation est encore bien plus grave en ce qui concerne les lignées de poulets de chair depuis l’entrée en force dans les accouvoirs des souches américaines de type Cornish en 1955. Hier, nous cultivions 200 variétés de pommes de terre ; aujourd’hui, nous n’en cultivons plus que 5. Quand aux variétés de concombres actuellement disponible sur le marché, elles descendent toutes d’une même variété anglaise sélectionnée pour son absence d’amertume.

Telle a été ce qu’on appelle "l’amélioration génétique" : la sélection dans des stations expérimentales de quelques variétés passe-partout qui vont être inscrites au catalogue officiel du Groupement national interprofessionnel des semences et plants (GNIS) et mises sur le marché. L’affaire n’a jamais fait de bruit. mais l’un des premiers scandales de l’agriculture "moderne" est là : avoir confisqué la sélection des semences aux paysans, et par là même avoir réduit le nombre de variétés mises en culture. Cinq compagnies semencières contrôlent ainsi à elles seules plus de 75% des semences potagères au niveau mondial.

[...] La perte de la biodiversité n’est pas qu’une affaire de consommateurs ’bobos’ se désolant de ne pas trouver assez de variétés de pommes ou de types de viande bovine en faisant leur marché. Il y va de la survie de nos agricultures. Le fait qu’un système d’élevage ou de culture soit rentable aujourd’hui ne veut pas dire qu’il le restera demain. Une nouvelle maladie, la hausse soudaine du prix d’un aliment ou tout simplement les conséquences du réchauffement climatique peuvent obliger les agriculteurs à abandonner ces variétés. le fait que le choix se soit considérablement restreint réduit d’autant leur capacité à modifier leurs systèmes d’élevage ou de culture et donc à s’adapter aux modifications de leur environnement."

In Marc Dufumier, Famine au Sud - Malbouffe au Nord, Nil, 2012 p. 41-42 et 46.

Lire aussi Le bio, c’est cher et ça ne nourrit pas tout le monde... et, sur LaSeiche, On y va tout droit.


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