Tu te tiens là.
Où la vie de terre s’arrête net face à la mer.
Les pieds au sable, la tête au ciel.
Joueur, prêt à partir, aspirant à pleins poumons la gifle d’une graisse de chichis mêlée au coup de poing d’une brise marine gonflée de mistral.
Tu te tiens là, face à toute cette Méditerranée qui te fait les yeux doux
Et bleus.
Les bateaux-immeubles vomissent leurs cargaisons d’émigrations
Et de vacances.
Vont, viennent, repartent.
De rive en rive, les ports s’apaisent avec la nuit.
Les plages s’animent de jeux, du bruit des mots inconsistants.
Cherche un coin pour t’envoler, cherche un coin pour te calmer.
Tu te tiens là, simple.
Sous les rocs de la corniche sinueuse qui rêve de silence, la mer tape dur.
Toi, pauvre de rien, petit humain, dis :
À quoi penses-tu ? Vers où pars-tu ?
Méditatif, évidemment coupé en deux par la lumière violente d’ici qui nous écaille les yeux
Tu restes là, tout contre.
(c) Solander, 2007
Sur des photos des Bords de Mer d’Angélique Boudet (éd. Images plurielles, Marseille)