Le nez au milieu de la figure.
L’arbre qui cache la forêt.
On va un mot et on va l’appeler liberté.
On dirait que la liberté c’est le confort.
Et même qu’il y aurait du pouvoir dans le fait d’avoir des trucs.
Comme dans celui de voter.
On va même dire que des rectangles de papier avec des chiffres écrits dessus auraient beaucoup de valeur.
Plus que l’eau, les bébés ou des légumes sans chimie.
Oui, on va faire ça. On va se sentir trop bien avec ça.
Et dans le même temps, exactement en même temps, on va casser tout ce qui compte vraiment.
L’environnement. Le travail. La santé. L’éducation. La justice. Tout.
On va s’enlever tout ce qui est commun, tout ce qui est l’essence de la démocratie.
Mais on continue la liberté d’expression. Faut pas déconner non plus.
Comme ça, domination, avidité et prédation se voient moins bien.
Et dans ce flou, ben, on continue comme si de rien n’était.
Je viens de dépasser mes bornes.
J’ai grandi avec la guerre au Liban dans la télévision tous les jours pendant des années.
La Palestine, les bipeurs, Mazan, les feux qui crament tout, le déni de démocratie en France, la guerre d’Ukraine, les armes à feu, le fond des océans, Paul Watson, les femmes interdites de jardins publics par les Talibans et la guerre aux portes du Liban, encore. C’est plus possible.
Le seul truc qui va compter c’est qui fait quoi et combien de courage tu as pour retourner tout ça là où tu es, et si possible de manière constructive.
Tu ne peux décemment pas envisager le moindre changement dans ta vie si tu ne vois pas à quel point la société actuelle va mal ni à quel point elle résiste elle-même aux changements qui pourraient renforcer sa santé.
Ce constat, puis son acceptation, augment ta responsabilité autant que la façon dont tu vas pouvoir clarifier ta boussole morale.
C’est l’éthique que tous les changeurs et changeuses de monde sont en train de créer.