La crise écologique est la crise du capitalisme toxique et sa résolution implique sa disparition. On en revient toujours à ça.
En 20 ans d’écologie, je pense avoir tout vu. La masse d’auto-intox portée par des gens motivés mais malheureusement à côté de la plaque est absolument immense.
Quand je me formais à la communication non-violente à Paris pour mieux gérer mes interactions, j’entendais - ouais mais se connecter à ses besoins c’est pas un peu New Age ?
Quand je m’informais à Marseille pour comprendre exactement dans quel monde j’étais censée vivre et que je partageais, j’entendais - ouh, mais c’est pas un peu trop de dire que toute notre bouffe est polluée ?
Quand je me formais à la désobéissance civile dans le Limousin pour faire fermer des abattoirs, j’entendais - ouh, c’est pas un peu excessif de désobéir ?
Quand Lytefire était une mini association de loi 1901, j’entendais de Pierre Rabhi et autres - ouh, pas mal mais est-ce qu’on peut vraiment TOUS utiliser votre truc (c’était pas la question mais bon) ?
Quand Lytefire est devenu une entreprise sociale en Finlande, j’entendais des pilier de Greenpeace et Alternatiba nous désinviter d’événements qui pouvaient nous connecter à plein de gens chouette parce que - ouh, vous êtes entrepreneurs, pouah, l’argent, berk !
Quand il a fallu approcher les fondations d’entreprise, les mécanismes européens de financements et les investisseurs, avec ce qu’on n’avait à l’époque, c’est-à-dire fort peu, j’ai entendu - non mais vous plaisantez ?! vous croyez vraiment que votre truc va changer quoi que ce soit ?
Quand je suis partie chercher des sous à la Silicon Valley, on m’a servi : what, 1 million, it’s nothing, we can’t finance this low, scale up baby !
Quand ça a été la mode des crédits carbones et que certains d’entre nous s’y sont opposés, flairant l’arnaque, j’ai entendu que je n’y comprenais rien et que, de toutes façons, n’étant pas ingénieure... rha la la.
Quand la bifurcation s’est accélérée autour du boulanger solaire normand et que les industriels du coin ont tenté de nous emmener là où eux savaient que c’était mieux pour nous, j’ai entendu : - oh la la mais de toute façon tu n’y connais rien à l’industrie et c’est évident que la low tech doit s’appuyer sur l’industrie, et inversement.
Tirs croisés de projections étonnantes fondées sur des aspirations personnelles.
On parle de vision commune mais tout le monde s’en fout. Chacun veut juste définir "son" écologie et se sentir bien avec ça.
L’esprit de service ? Rare.
Le bien commun ? D’accord mais avec du budget.
L’abnégation ? Non, on veut du like, du cool, du plaisir, et vite.
Bon. Je suis différente. Je suis entrepreneure. Je survis comme beaucoup. A Lytefire, on n’exploite personne et on ne vend pas de théorie. On reste juste très proche du besoin des gens sur le point précis dont on s’occupe.
Chez nous, les dividendes seront payés aux actionnaires quand le changement climatique sera réglé.
Point. {{}}