"La vieille femme sage cache certainement des ailes de grande envergure sous son manteau et une forêt pliée dans sa grande poche. Elle a sous son lit des pantoufles dorées de sept lieues et derrière ses lunettes, elle voit tout. Le petit tapis posé devant la cheminée ne peut être qu’un tapis volant. Son châle, quand elle le déploie, doit pouvoir faire venir les chiens de l’enfer ou créer une voûte céleste constellée d’étoiles.
Elle caquette tout en traversant le ciel dans la demi coquille de son propre cœur brisé. Ses plumes se soulèvent car elle apprend l’amour tous les jours.
Le souffle de tout ce qui chante l’attire. Elle cherche à protéger l’âme de toute chose. Les oiseaux lui racontent les nouvelles secrètes dans leurs chants.
Ainsi a t-elle le regard magique qui voit ce qui se trouve derrière le présent et au-delà. Comme son alter ego humain, elle vit probablement prés d’une rivière chère à son cœur, à moins qu’elle n’en soit une elle-même."
In La danse des grands-mères.
Photographie : Angélique Boudet