"Il est étonnant de voir qu’au moment où les nations ne semblent plus faire qu’une seule et même personne, et que les hommes ne se distinguent plus entre eux, chacun est intérieurement devenu une nation, c’est-à-dire que les hommes ne partagent plus d’intérêt commun, qu’ils ne forment plus de corps, qu’ils n’ont plus de patrie et que l’égoïsme les enferme dans le seul cercle de leurs intérêts particuliers, sans amour ni souci des autres, sans aucun lien ni aucune relation intérieure avec le reste de l’humanité. [...] Sur ce point, on peut dire qu’il y a aujourd’hui autant de nations que d’individus, même s’ils sont tous égaux, en cela notamment qu’ils n’éprouvent d’autre amour que l’amour propre et n’ont d’autre idole qu’eux-mêmes."
Zibaldone 149, in Tout est rien, Allia.
Leopardi rejoint ici Baudelaire.