> Par votre éducation, votre parcours, étiez-vous sensibilisé à la beauté de la nature ?
Petit Parisien, j’ai passé mes vacances d’enfance dans le département de la Creuse.
Nous allions avec mon père à la pèche aux écrevisses, chercher des champignons ou simplement marcher à travers les champs et les bois.
C’est certainement durant ces séjours que j’ai été sensibilisé à la nature.
Ah ! J’oubliais, une des grandes sorties du dimanche quand j’étais vraiment petit était le bois de Vincennes.
Bien qu’aimant beaucoup Paris j’ai très vite eu envie de vivre à la campagne. Je m’y suis installé vers l’âge de 30 ans.
> D’où vient votre inspiration ?
Difficile de répondre à cette question, l’inspiration peut arriver à tout moment.
Je pense cependant que si l’on reste passif on peut attendre longtemps, l’inspiration est un muscle comme un autre. Il est nécessaire de le solliciter, de le faire travailler. Cela devient alors exponentiel. Le problème n’étant plus de trouver des idées mais de faire le tri entre les bonnes et les autres.
Pour parler plus précisément du land art, durant mes interventions j’explique qu’il y a deux grandes pistes pour trouver des idées de créations :
1. les éléments naturels que l’on va utiliser, feuilles, fleurs, baies, lichens, mousses, cailloux, terres, sables... c’est sans limite.
2. le lieu où l’on va créer l’installation, le support.
Dans tous les cas l’observation est pour moi, souvent, la principale source d’inspiration, apprendre à regarder, savoir observer, voilà le plus important.
Cela sert à déclencher la créativité mais peut servir aussi dans la vie de tous les jours à se procurer sans frais de véritables moments de bonheur.
Nous avons des trésors devant nos yeux et bien souvent nous ne les voyons pas.
> Selon vous, l’art est-il important dans l’écologie ? Pourquoi ?
L’art, mais c’est avec l’amour la chose la plus importante au monde.
L’art est nécessaire, indispensable pour l’être humain dans l’écologie comme dans la vie.
L’écologie peut être parfois présentée d’une manière assez abstraite, parfois culpabilisante, stressante. L’art, la recherche du beau, de la poésie, de l’humour, du ludique peut rendre l’écologie plus concrète, plus joyeuse, plus proche...
> Vous animez des stages, quand aura lieu le prochain ?
Chaque année j’anime un atelier dans les Corbières à Le Fraissinède chez Laurence et Alain. Ils nous reçoivent d’une façon merveilleuse dans leur magnifique propriété. En 2013, le stage aura lieu les 26, 27, 28 septembre. Comme en avril 2012 à Cabourg, je vais certainement organiser un stage en bord de mer mais cela n’est pas encore définitivement arrêté.
Je mets toutes ces infos sur mon site : www.marc-pouyet.net
> Qu’est-ce que vous aimez le plus dans ce que vous faites ?
J’aime tout dans ce que je fais aujourd’hui. C’est justement la grande diversité de mes activités qui me rend heureux. Je suis conscient et reconnaissant d’avoir cet immense privilège de pouvoir continuer à apprendre, à découvrir, à jouer, à créer, à rencontrer, à transmettre, à partager...
Et puis il y a ces petits moments magiques où, créant dans et avec la nature, on se sent exister pleinement, où l’on se sent faire partie d’un tout. Petits instants d’éternité.
Marc Pouyet vient de sortir un nouveau livre sur le land-art en ville. Merci à lui d’avoir transmis ces belles photos.