"Plus on essaie de rentrer dans le moule, plus on ressemble à une tarte."
Et comme dirait ma maman, "faut pas nous prendre pour des quiches".
Cette nuit, faisant probablement suite à l’intéressante réflexion de Guillaume Meurice sur la médiocrité, autre facette du jubilatoire "foutez-vous la paix" de Fabrice Midal , j’ai rêvé qu’une cérémonie d’un nouveau genre était organisée. Elle récompensait les personnes ayant le moins de "vues", le moins de "like" sur les Réseaux- avec une catégorie spéciale pour les lanceurs d’alerte et autres informants de la catastrophe mondiale en cours qui, eux, pouvaient se féliciter de leurs millions de "je vous aime - je vous suis".
Cette catégorie à millions se divisait en plusieurs autres jusqu’à la nausée : justice sociale, corruption, écologie, et autres ignominies. On avait du coup des Réseaux fort différents, avec des autoroutes d’information utiles à notre temps et une myriade de micro-comptes porteur d’une diversité étonnante, et, curieusement, ce n’était pas chiant.
L’ambiance était très particulière, extraordinairement bienveillante, avec des discours puissants sur l’échec par Roman Frayssinet et tant d’autres (je dis ça parce qu’il en a récemment parlé à la radio avec un certain brio). Bref, la notion de succès telle que perçue actuellement n’existait plus.
Soudain tout devenait vrai, soudain tout redevenait proche, et inspirant en ce sens que nos médiocrités nous ramenaient à nos limites et, par conséquent, à une capacité d’action renouvelée.
Les Réseaux n’étaient plus que ce qu’ils sont : des éclats de miroirs intimes jetés dans l’absurdité définitive de l’existence.
Et toc.