Tant de voyages, tant de pensées, tant d’explorations commencent par une question, - dites, est-ce que les choses pourraient être autrement ? - une question forte comme un rêve éveillé qui reviendra quelques soirs plus tard tarauder nos sommeils. Et, parfois, en nous ces rêves puissants, tonitruants et pleins, rêves de force et de clarté capables de balayer tous les doutes et toutes les hésitations tristes de l’insomnie en fuite. Tu rêves d’ailleurs et l’ailleurs, par le rêve, entre déjà en toi.
Tu décides d’un pays, tu décides d’un voyage, tu décides d’une photographie parce que ton rêve l’aura déposée peut-être pour toi au-dedans de tes yeux avant que la réalité ne vienne te l’offrir…Avec les mots, les rêves ont parfois aussi d’heureuses et limpides fiançailles. Ainsi, mes songes deviennent parfois la trame du secret de mes pensées. Mais, inéluctable, le grand jour ébouriffe et disperse les rêves, les déshabille de leur peau de nuages : c’est à l’action que les rêves vont.
Je me tiens suspendu, recommencé toujours entre aube et couchant. L’envers des rêves me fait comme une doublure d’être où accueillir mes saisons à mesure que grandit en moi le chant.
Rêver, rêver d’éveil, réveil, éveil.
(c) Solander - Marseille, 2007-2009
Extrait de la série Dreaming variation sur des photographies d’Angélique Boudet, marseillaise et voyageuse.