"Si tu demandes à quelqu’un quel est le plus grand problème actuel dans le pays, le désintérêt ou l’apathie ? On te répondra bien souvent : je ne sais pas et je m’en fous..."
C’est une citation de l’écologiste et philosophe Xuan Cheu-Lin rapportée dans une interview du 27/08/08.
Mai 2010 : ils nous parlent de récession.
En France : des mesures de rigueur à prendre, des plans d’austérité sur les 5, 10 ou 15 années à venir pour... maintenir la croissance.
Mais de décroissance point !
Se serrer la ceinture pour maintenir une illusoire croissance oui, mais "vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre", c’est non.
C’est fou, non ?
C’est une citation de Gandhi.
Actuellement en France le mot de décroissance est sujet à polémiques et malentendus. Rappelons qu’il vient d’un rapport paru en 1973, The limit of growth, traduit en français sous le titre déjà bien faussé de Halte à la croissance ! Ses importantes mises à jour de 1993 et 2004 n’ayant même pas été traduites en français, le débat semble faussé.
Pourquoi la décroissance et autre sobriété heureuse sont-elles systématiquement présentées comme un retour à la bougie ou une obscure tyrannie ?
Pour avoir l’expérience d’autres réalités que celles des pays riches, je suis convaincue que la croissance n’est pas infinie et qu’il y a un équilibre soutenable autant qu’équitable à construire d’urgence et par tous comme une avancée (et non une récession). Sur les pas d’Ivan Illich, Lanza del Vasto, Gandhi, Nicanor Perlas, Vandana Shiva, Pierre Rabhi, Jean-Marie Pelt et tant d’autres, il est temps d’encourager la simplicité volontaire, la non-violence, la re-localisation conviviale, la sobriété heureuse, le droit de retrait ou encore l’abondance frugale.
Repenser les mythes du "développement" et de "la croissance" fait partie du changement. Mal comprise et peut-être même mal représentée, l’idée de décroissance n’en reste pas moins valable, certainement pas utopique mais responsabilisante et hautement futurable*.
EW
* mot nouveau qui concentre futurible - qui lui même n’existe pas -, futur tout court et renouvelable autant que probable.