Un rempart.
J’en ai entendu beaucoup dire que n’importe qui pourrait être un bourreau, une nazie, si les circonstances faisaient que...
C’est faux.
Si les circonstances faisaient "que", on ne serait pas le "je" d’aujourd’hui, on serait une autre, un autre, et on ne sait pas.
Je ressens une énorme tristesse à chaque massacre. Une tristesse humaine. Ni politique, ni racée, ni genrée, ni rien de ces couches d’étiquettes et d’appartenances illusoires. Juste ça : une tristesse humaine.
Je me sens impuissante, évidemment.
Mais je dois garder ceci en moi à tous prix : de là où je suis, au nom de toute l’innocence écartelée de mille façons, je maintiens cette certitude en moi, celle de mon humanité.
L’humanité n’est pas la violence, la rage, la haine, le massacre, non. Tout cela possède toujours des explications tragiques. L’humanité en nous sait s’entraider, construire, aimer, pourvoir aux besoins, soigner, rassurer, apaiser, protéger, évoluer et être en paix, elle sait le faire dans n’importe quelles circonstances, sinon il n’y aurait plus personne depuis longtemps.
On sait le faire. On l’a tous en nous et c’est là qu’il faut tenir bon, avec tout ça.