J’ai décidé de partager « Ma Vie de Rêves ».
On passe la moitié de nos vies à dormir. Et on rêve. La nuit, le jour, on rêve comme on respire. Quand les personnes soucieuses de justice sociale, d’humanité et d’environnement ont cessé d’être des experts et des expertes, des hippies, des scientifiques et des agité.e.s, je veux dire quand le breuvage du réveil au sens du commun a commencé à infuser un peu plus loin que quelques cercles, une expression est apparue : construisons un futur désirable (on la doit je crois à Cyril Dion).
Sauf que ce futur est réellement complexe à imaginer vu que personne ne sait comment l’empilement de crises évoluera, à commencer par celle des catastrophes naturelles. Difficile de désirer ce qu’on ne connaît pas encore, nous qui sommes tous et toutes des enfants des crises, des traumas et, pour beaucoup en ce monde, de la survie et des guerres.
Du coup, on se concentre sur les solutions. Et on a bien raison. Il y en a beaucoup. Actually, il y en a même au moins une pour chaque problème. Et les bonnes volontés ne manquent pas.
L’étape 2, la plus importante, est donc gagnée. La société est en train de changer. Très lentement parfois, plus vite ailleurs, peu importe, le changement est là. Toutes ces questions ne sont plus cachées et des millions (si) de gens s’occupent d’implémenter ces solutions sans autre motivation que l’envie de le faire. Parfois c’est fulgurant mais souvent c’est long, lent, frustrant, très frustrant (je pense au travail magnifique de Claire Nouvian et son équipe de Bloom pour les océans qu’on entend beaucoup en ce moment).
Il reste une bonne vingtaine d’étapes avant un point de bascule, et on n’a pas le temps parce qu’en « 2050 » c’est 200 % foutu, je sais. Pourtant on reste, on le fait, on défait chaque jour tout ce qu’on peut pour réparer, soigner, épauler, solidariser, comprendre, apprendre, évoluer, avancer. Un tout petit pas, c’est déjà un pas.
On a besoin, j’ai besoin, de force. Et comme n’importe quel animal, chaque jour je reprends mes forces dans le sommeil, j’ai besoin de rêves forts, d’imaginaires qui nous élèvent dans des lieux où toutes les étapes d’un changement global sont passées et où la fraternité règne.
Avant, il y a dix ans, en disant cela je me serais obligée d’ajouter « mais c’est pas les bisounours, hein ». Maintenant je le dis tel quel, parce que c’est l’évidence même que toutes ces crises nous enjoignent d’être fraternels, sororals et solidaires, avec toute la responsabilité que ces mots impliquent.
Ce qui compte, c’est le Rêve commun et la force de ce qu’il nous inspire dans nos Rêves particuliers pour traverser cette époque.
Et c’est de ça dont j’ai envie de parler maintenant.